La mer, le soir
La mer, le soir...
Le sable de la plage entourée de rochers
S'éclaire au soleil des couleurs de ton sang,
Celui de l'alliance des marins trépassés
Qui pleurent en silence, gémissant dans le vent.
La vague qui s'élance lave le schiste gris
Qui chante dans l'écume, la houle frémissante
Puis elle va mourir en écrasant le nid
Des amoureux cachés dans la baie élégante.
Les vieux oyats s'agitent dans la brise du soir
Qui poussent les embruns sur les dunes fixées,
Ils racontent l'amour des enfants de l'espoir
Que le sort a brisé dans les flots déchaînés.
Les cormorans surveillent du haut de leur perchoir
Les poissons qui s'avancent, intrépides, curieux
Prés des herbiers tentants, assombris par le soir,
Ils tournent et retournent, danse des amoureux.
Les ajoncs et bruyères dans la lande fleurie
Cachent merles rieurs, les goélands moqueurs
Et quand l'on se promène on voit à l'infini
Le soleil et la mer s'unir dans le bonheur.
Ces épousailles folles font briller tes beaux yeux,
Quand nos mains se tressent on est bien tous les deux,
Je sens monter la joie, les baisers langoureux,
Le besoin de s'aimer, l'envie d'être heureux.